Aurélia Desplain, ingénieure de recherche chargée de valorisation scientifique

Aurélia Desplain est une ancienne étudiante du M2 recherche. Elle nous raconte son parcours

Pouvez-vous vous présenter rapidement  et décrire votre poste actuel ?

Auélia Desplain©A.Desplain
Initialement formée en anthropologie de la santé (master 2 en 2012, recherche de terrain au Cambodge intégrée à l'ANR SOREMA), mes recherches doctorales ont croisé l'anthropologie du sujet et de son individualisation, l'anthropologie du changement social et du développement, l'anthropologie de l'entreprise. Je suis docteure de l'Université de Bordeaux en anthropologie sociale - ethnologie depuis 2017. Fortement impliquée tout au long de mon parcours doctoral dans les activités d'enseignement et les actions de valorisation scientifique, j’ai intégré en août 2017 les équipes de deux laboratoires pluridisciplinaires (histoire, lettres et langues) de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (DYPAC et CHCSC) comme ingénieure de recherche chargée de valorisation scientifique. J’assure le montage et le suivi technique des projets scientifiques conçus par les équipes des deux laboratoires de recherche, j’apporte un appui à l'élaboration des dossiers correspondant aux appels d'offres, je réalise une veille sur les appels d'offres, je développe et entretiens des contacts avec un réseau de partenaires et je participe à la valorisation des programmes de recherche (publication en ligne, communication). Je débute au 1er septembre 2019 un projet postdoctoral tourné vers les humanités numériques.

Le choix du CURSUS

Pouvez-vous nous parler de votre cursus avant la formation précisée ci-dessus ?

J’ai d’abord suivi un cursus d’études médicales (1ère à 5ème années de médecine) avant de m’orienter vers les sciences humaines et sociales.

Et après la formation ?

J’ai été recrutée quelques mois avant la fin de ma thèse : j’ai pris mon poste en août 2017 et ai soutenu quelques mois plus tard, en décembre 2017. 

Ancienne diplômée de l’université de Bordeaux, quelles étaient vos raisons d’opter pour un tel cursus ?

C’est par hasard que j’ai découvert l’anthropologie à Bordeaux. En 2009, j’étais en reprise d’études après voir suspendu mon cursus médical et travaillé comme serveuse pendant 3 ans. Je me suis inscrite en septembre 2009, à 27 ans, en première année de licence de sciences du langage à l’université Bordeaux Montaigne. J’ai choisi l’option anthropologie sociale – ethnologie que proposait cette mention et ai eu un coup de foudre pour la discipline.

Quel objectif professionnel aviez-vous au moment de votre inscription à l’université ?

J’avais en tête de faire une thèse de doctorat, tout en gardant à l’esprit que cette voie était difficile d’accès et offrant des débouchés assez restreints.

Quels souvenirs gardez-vous de la formation ?

J’ai rencontré au cours de cette formation des collègues étudiant·es et des professionnel·les (enseignant·es-chercheur·ses et administratives) qui ont profondément marqué mes réflexions et mon parcours. J’ai suivi des séminaires d’une grande qualité qui ont nourri mon travail, ai été encadrée par des personnes à l’écoute et scientifiquement passionnantes. J’ai particulièrement apprécié la taille de nos promotions de master, qui permettait de vrais échanges personnalisés autant entre étudiant·es qu’avec l’équipe de la Faculté.

L’EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE

Pouvez-vous nous raconter vos premières expériences professionnelles à la sortie de la formation ?

Alors que j’étais en fin de rédaction de thèse, j’ai été recrutée comme chargée de valorisation scientifique dans des laboratoires pluridisciplinaires (histoire, lettres et langues). J’ai découvert des recherches dans d’autres champs disciplinaires des SHS que l’anthropologie sociale, et des outils techniques mobilisés par les ingénieurs de recherche (gestion de bases de données, systèmes d’information géographique) qui ont contribué à approfondir ma connaissance des métiers ITRF et de l’environnement universitaire.

Pourquoi avoir décidée de vous orienter vers votre poste actuel ? Quel a été l’élément déclencheur ?

J’ai particulièrement apprécié, pendant mon doctorat, participer à l’organisation d’événements scientifiques (séminaires, journées d’étude). J’étais en outre interpelée par la restructuration de la recherche en mode projet. Je voulais en savoir davantage sur le volet administratif de la recherche (montage de projet, suivi budgétaire, contractualisation etc.). Médiation scientifique et valorisation de la recherche sont au cœur de mon poste actuel. Cela a eu pour conséquence de m’éloigner pendant un temps de mes recherches, bien que cela m’ait permis en même temps de poursuivre les rencontres scientifiques.

Comment avez-vous fait pour trouver votre emploi actuel ? Avez-vous rencontré des difficultés ?

J’ai trouvé cet emploi en consultant la « Place de l’emploi public » anciennement BIEP (Bourse interministérielle de l’emploi public). https://www.place-emploi-public.gouv.fr/

Ce site rassemble les offres d’emploi contractuelles dans les métiers ITRF notamment. Mon contrat de travail est celui d’une ingénieure de recherche (grade accordé aux titulaires d’un doctorat).

En quoi votre diplôme en Anthropologie a constitué un atout pour obtenir un tel poste ?

Il y a deux dimensions dans mon diplôme : la partie « technique » (connaissances du milieu de l’enseignement supérieur et de la recherche, de la vie d’un laboratoire de recherche en SHS, du mode projet, de la temporalité du déroulement des projets de recherche) et la partie « scientifique » (expertise sur mes thèmes de recherche, maîtrise d’approches théoriques et méthodologiques en anthropologie). La dimension technique est celle qui a permis aux équipes qui m’ont recrutée de savoir que, bien que débutante, j’allais rapidement pouvoir apprendre et m’adapter à des missions de valorisation scientifique. La dimension scientifique représentait une potentialité à explorer (il n’y a pas d’anthropologue dans mes laboratoires actuels de rattachement).

Qu’est-ce qui vous passionne dans le métier que vous exercez ?

C’est d’être au cœur de la recherche en SHS : découverte de projets dans des disciplines variées, d’outils techniques essentiels pour le déploiement actuel de la recherche, observation des mutations de l’université française.

En quoi la formation répond-elle aux attentes nécessaires à l’exercice de l’emploi ?

La formation en anthropologie apporte une connaissance de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle offre la possibilité de commencer à s’investir dans l’organisation d’événements scientifiques, sensibilise à la question des publications, et apporte une culture scientifique riche.

Quelles sont selon vous les compétences essentielles et requises pour exercer ces fonctions ?

Pour reprendre le vocabulaire des fiches de poste :

Connaissance, savoir :

  • Connaissance générale d’un ou plusieurs domaines disciplinaires
  • Connaissance générale des aspects juridiques, financiers et contractuels de la recherche

Savoirs sur l'environnement professionnel

  • L’organisation de la recherche au niveau national, européen et international
  • Les domaines scientifiques et technologiques de l’établissement
  • Le dispositif institutionnel et financier des relations industrielles et de la valorisation de la recherche.

Savoir-faire :

  • Expertiser la pertinence et la conformité d’un projet par rapport à sa finalité
  • Dialoguer avec les porteurs de projet, répondre à leurs attentes
  • Conduire un projet
  • Appliquer les règles de droit tant en matière contractuelle qu’en termes de protection de la propriété intellectuelle
  • Conduire des négociations
  • Maîtriser l’utilisation des bases de données scientifiques et techniques
  • Rédiger divers documents (bilan, rapport, synthèse, note…)
  • Transmettre l’information sur des supports appropriés
  • Maîtriser les techniques de communication orales et écrites

Compétence linguistique :

  • Maîtrise de l’anglais

Savoir être :

  • Sens de l’organisation et gestion des priorités
  • Faculté d’analyse, d’écoute, d’expression et de persuasion
  • Sens de l’anticipation, adaptabilité et réactivité
  • Sens relationnel et pédagogique

LES PERSPECTIVES

Comment vous vous voyez dans 5 ans, dans 10 ans ?

Je peux formuler là mon rêve ? Dans 5 ans je me vois avec un poste de titulaire dans l’enseignement supérieur et la recherche et dans 10… je n’en sais rien ! Je focalise en ce moment tous mes efforts vers ce rêve-objectif à 5 ans.

Conseils aux futurs diplômés

Au regard du recul qui est le vôtre, quels conseils pourriez-vous donner aux jeunes diplômés de cette formation à l’université de Bordeaux ?

Vous avez choisi une discipline passionnante mais qui connait un contexte socio-professionnel peu encourageant, si vous envisagez d’en vivre. Alors pendant le cursus, il me semble qu’il faut cultiver sa curiosité, multiplier les expériences, les rencontres, et s’armer contre le caractère corrosif d’un milieu universitaire très concurrentiel…

Et si c’était à refaire?

Je le referais dès ma sortie du lycée, afin de pouvoir profiter davantage de ces études !

ACTVITE PROFESSIONNELLE

1er et principal employeur : Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines

Lieu : Guyancourt

Date d’embauche : 23/08/2019

Poste : Ingénieure de recherche chargée de valorisation scientifique        

DERNIER DIPLÔME

Doctorat en anthropologie sociale - ethnologie obtenu en 2017 à l'Université de Bordeaux

Mise à jour le 29/05/2019