20 Novembre 2018 – Soutenance de thèse, Césarine Sambou

13 h30 Salle des thèses, campus Victoire

Madame Césarine SAMBOU, Ethnologie - Option Anthropologie sociale et culturelle, soutiendra publiquement ses travaux de thèse intitulés "Paludisme du retour. Une anthropologie du risque palustre chez les voyageurs migrants originaires d'Afrique subsaharienne de Bordeaux" dirigés par Monsieur Marc-Éric GRUÉNAIS.

Composition du jury:

  • M. Marc-Éric GRUÉNAIS Université de Bordeaux Directeur de thèse
  • M. Daniel BLEY CNRSCentre national de la recherche scientifique AIX MARSEILLE Rapporteur
  • M. Dominique PECAUD Université de Nantes Rapporteur
  • Mme Laurence KOTOBI Université de Bordeaux Examinateur

Mots-clés : Risque, Paludisme, Prévention, Voyageurs migrants, Afrique subsaharienne, Fièvre du retour

La France est le pays industrialisé le plus touché par le paludisme d’importation avec environ 4735 de cas importés et répertoriés en 2016. Les voyageurs migrants, originaires des pays où sévit le paludisme et résidant en France, représentent 82,2% des cas d’infections palustres. Cette thèse cherche principalement à analyser la question du recours à la prévention du risque palustre auprès des voyageurs migrants originaires des pays d’Afrique Subsaharienne de Bordeaux. À partir d’observations directes et d’entretiens individuels avec différents acteurs, cette recherche montre une hétérogénéité des situations d’exposition au risque palustre lors du retour temporaire au pays d’origine. Ce risque dépend des situations  expérientielles, et socio-économiques, ainsi que des charges qu’il est supposé y assumer. Lorsque ces charges sont  importantes, le voyageur migrant a tendance à hiérarchiser les risques, avec une non-priorisation du palustre au profit du risque de «toubabisation», socialement moins accepté. La non-priorisation du risque de paludisme est accentuée par une perception banalisante, ordinaire et quotidienne du paludisme en contexte de migration et par le non-remboursement de la chimioprophylaxie par la Caisse Nationale Assurance Maladie. Ce travail montre que le non recours à la chimioprophylaxie est influencé par l’absence d’expérience du paludisme en France et de paludisme grave dans le pays d’origine. Souvent, il faut que l’expérience de cette maladie soit vécue et perçue dans le pays d’accueil pour qu’elle induise un changement de  perception et donc, un recours futur à la prévention. Sur le plan thérapeutique, cette thèse met en évidence des retards de diagnostic du paludisme en médecine générale. Ces retards sont causés par l’absence d’association de la «fièvre du retour» et des symptômes associés à un accès palustre, et par son «exotisme» en France. À ce titre, cette recherche apporte une contribution aux réflexions dans les champs de l’anthropologie de la santé et de l’anthropologie du risque lié au voyage avec comme exemple les voyageurs migrants exposés au risque palustre.

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