06 Octobre 2017 – Séminaire TES, Jean-Marc de Grave

10 h30 amphi Fabre, campus Victoire

La faculté d'anthropologie et le laboratoire PASSAGES proposent plusieurs séminaires Temps, espace, sociétés. Pratiques rituelles, mise en mémoire et processus identitaires (TES) tout au long de l'année universitaire.

Jean-Marc de Grave, anthropologue, maître de conférences à l'Université Aix Marseille, UMR-CNRSCentre national de la recherche scientifique IrAsia interviendra sur le thème: Anthropologie et transmission

Un élément saillant des questions de transmission réside dans la possibilité d’aborder cette dernière sans risquer de sombrer dans le psychologisme de bon aloi. La chose pose moins problème pour les anthropologues d’outre-Manche et d’outre-Atlantique-outre Rhin avec des courants et des représentants de renom comme Culture et personnalité (Margaret Mead) ou plus récemment l’Ecole de l’action située (Jean Lave, Etienne Wenger, Maurice Bloch) qui appuie son approche sur les travaux du psychologue soviétique Lev Vygotsky.

L’idée s’est longtemps développée en France qu’entre les didacticiens (et – plus récemment – les sciences de l’éducation) qui abordent les aspects directement visibles de l’éducation, et les psychologues l’aspect invisible, l’approche sociologique n’a qu’un espace d’action limité. Pourtant, les faits sociaux et notamment les relations sociales, quoique invisibles eux aussi, représentent la matière première de notre travail.

C’est ainsi que nous pouvons accorder notre attention ethnographique et analytique aux facteurs non formels de l’apprentissage : les règles non codifiées en regard des règles codifiées, les aptitudes réellement développées en regard de contenus ou d’évaluation d’apprentissage, l’impact sur les transmetteurs de l’action des apprenants, les capacités socialisantes en regard des faits à tendance anomique. On se pose aussi souvent la question de savoir ce que l’on apprend, mais beaucoup moins celle de ce que l’on désapprend : c’est ainsi que certaines études de cas révèlent comparativement le désapprentissage relationnel comme (nouveau ?) type de rapports sociaux. Il appartient aux anthropologues de montrer comment les questions de transmission des savoirs, des savoir-faire et des modes d’apprentissage, impactent les relations en ce qu’elles incluent la complémentarité et la connivence entre générations, depuis les ancêtres jusqu’aux descendants des décennies à venir.

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